dimanche 31 janvier 2010

(1/3) MEDIAS SOCIAUX : POUR LE MEILLEUR OU POUR LE PIRE?

J’aurais pu intituler ce premier billet «comment résister pour mieux sauter». Que de tergiversation en effet avant de finalement me décider à créer ce blogue. Le souci de l’image projetée, la permanence du contenu sur le Web, mais surtout l’obligation que je m’impose d’essayer d’écrire des billets si possible intéressants, autant de raisons qui m’ont fait hésiter. Mais la réalité faisant que je travaille en relations publiques et communication, n’est-ce pas une bonne façon de vivre l’expérience du Web 2.0 et d’ainsi mieux comprendre ces médias sociaux qui font de plus en plus partie intégrante des stratégies de communication?

Privilégiant la culture générale à l’expertise mono-sujet, j’aborderai, au gré de l’actualité ou de mes réflexions, différents thèmes de société. Ce blogue se veut sans prétention, simplement celle de partager avec d’autres des sujets qui m’interpellent. Je commencerai par une problématique qui me tient à cœur, la cyberintimidation.

IMPACTS DE LA CYBERINTIMIDATION
Apprendre que des adolescents, quand ce ne sont pas des enfants de 9 ans, se suicident après avoir été cyberintimidés par leurs pairs, glace le sang et génère une inquiétude légitime chez les parents.


La jeune Phoebe Prince de 15 ans qui vivait dans le Massachussets avec sa famille alors qu’ils venaient d’immigrer de leur Irlande natale a certainement pensé que c’était la seule solution pour échapper à cette souffrance infligée par les « camarades » de son Collège South Hadley.


Sans aller dans ces cas extrêmes, les impacts que la cyberintimidation a sur ceux qui en souffrent sont dévastateurs : sentiment de solitude, honte, peur, baisse de l’estime de soi, altération de sa confiance en les autres, destruction du sentiment d’appartenance à un groupe, fragilité, crainte d’utiliser à nouveau ces mêmes médias sociaux, bref des conséquences dont les effets peuvent perdurer bien au-delà de l’adolescence.


ÉVOLUTION DU PHÉNOMÈNE
Avant l’explosion de ces nouveaux outils de communication, le phénomène d’intimidation existait déjà mais dans un espace contrôlé, une cour d’école par exemple. La violence verbale et physique, le rejet étaient présents. L’impact pouvait être fort c’est certain, mais cela restait dans un univers clos, délimité, souvent réduit à un groupe défini et dans un espace temps précis (la durée de la journée d’école par exemple). Dans la grande majorité des cas, cela se déroulait au vu et au su d’adultes qui pouvaient alors intervenir.


Ce qui inquiète avec l’avènement du Web 2.0 et de la téléphonie cellulaire, est la portée considérablement élargie de ces mêmes actions. Des centaines d’élèves en quelques minutes peuvent recevoir une information source d’humiliation pour la personne visée. Par ailleurs, comme la communication se fait à distance, les agresseurs perdent toute notion éthique et se permettent de dire des choses qu’ils n’oseraient certainement pas énoncer en face du jeune concerné. Ne voyant pas leur victime et donc l’impact de leur propos, ils ne ressentent ni compassion, ni remords.


Encore le jeune pourrait-il se détacher un peu de cette emprise une fois sorti de l’environnement dans lequel évolue son bourreau. Et bien non, avec l’ordinateur et surtout le cellulaire, le jeune peut être en contact avec ses agresseurs 24/24, 7/7. Qui plus est, le jeune n’est pas nécessairement au courant de qui le harcèle, les identités pouvant être anonymes. La menace peut donc venir de partout.


Et puisque les outils (ordinateur, cellulaire) et les canaux (comptes Facebook, Piczo, MSN, etc.) sont « propriétés » du jeune, les parents ne sont pas toujours conscients des propos ou de l’ampleur du phénomène que subit leur enfant. A moins que ce dernier s’ouvre et communique, la peur de se voir confisquer ces produits technologiques, si importants à ses yeux, peut freiner sa volonté de communication.


QUELQUES DONNÉES
* La cyberintimidation est surtout un phénomène de filles.
* Un sondage mené par le Réseau éducation-Médias en 2005 a montré que 34 % des élèves canadiens ont déjà été victimes De cyberintimidation, dont 27 % sur Internet.
* L'enquête menée en 2005 par le Réseau éducation-Médias a établi que 60 % des élèves se sont déjà fait passer pour quelqu'un d'autre en ligne. Et, de ces derniers, 17 % l'ont fait pour pouvoir «être méchant avec les autres sans en subir les conséquences».


LIENS UTILES
Sondage Jeunes Canadiens dans un monde branché, Réseau éducation-Médias, 2005
http://www.bewebaware.ca/french/cyberbullying.html
Section sur la Cyberintimidation de Jeunesse, J’écoute
http://www.jeunessejecoute.ca/fr/informed/cyberintimidation/cyberintimidation13.asp?gclid=CMHRvunEw58CFVFM5QodaD-63g
Gouvernement du Canada / Sécurité fédérale / Cyberintimidation
http://www.safecanada.ca/link_f.asp?category=28&topic=164


J’aborderai dans un prochain billet des moyens que peuvent utiliser les victimes pour se défendre face à la cyberintimidation ainsi des conseils pratiques destinés aux parents.


Merci de votre lecture!